Huit zieux pour quat'sourires
Je cherchais désespérément une calculette. Des fois on fait des trucs, on ne sait pas bien pourquoi. Bref, je cherchais désespérément cette calculette, achetée aux temps pré-windows, scientifique, statistique, programmable, bref, un bijou de la technique de l'époque. Je SAIS qu'elle est là, dans ce tiroir que je n'ouvre jamais. Je sais qu'elle me fait la gueule de l'avoir ignorée pendant... quinze ans, au moins.
Je fouille, farfouille, patouille et tripatouille papiers, bibelots, bidules et machins.
Victoire, une boite rouge, plate, genre boite à secret en carton, là où je suis susceptible d'avoir planqué cette calculette capricieuse et joueuse.
J'ouvre.
Des cartes. Vous savez, le genre carte de fidélité, de téléphone, calendrier de poche, cartes d'embarquement sur un Paris/Marseille, ticket de RER périmé, carte d'électeur. Je viens de tomber sur un résidu de portefeuille. Tout ça a du traîner dans ma poche, et un jour, j'ai tout regroupé là. Pourquoi ? Mystère. Et je voyage au milieu de ces cartes qui un jour ont été importantes pour moi, et qui aujourd'hui végètent dans ce tiroir.
Et en dessous des cartes, quatre photos d'identité. Quatre photos d'enfants. Des bouilles rigolotes, sourires charmeurs ou regard blasés. Ils sont là tous les quatre ensembles, comme avant, à la maison. Leurs trombines s'étalent devant moi. Les photos ont une dizaine d'années. Le bambin est un pré-ado, la benjamine est en fac de droit, l'aînée travaille, l'autre vient de se fiancer.
Quatre sourires.
Et cette p... de calculette qui refuse de se laisser attraper !