De l'art d'écouter les autochtones
Comme je l'ai évoqué un peu avant, nous
avons rendu visite aux alpages le week-end dernier. Et comme rien ne
nous arrête, nous avions décidé de refaire une grande marche en
montagne, sur une magnifique crête encadrée de Mont Blanc et de lac.
Samedi
nous avions rendez-vous avec Marraine (voir un peu avant pour ceux qui
ont loupé un épisode). Il faisait beau, et je vous ai ramené cette
petite photo, histoire que vous soyez tous jaloux.
Il
était donc prévu que dimanche, de bon matin, nous grimpions vers 1800 m
avec notre belle auto et attaquions la superbe randonnée, avec au bout,
il faut le dire quand même pour être honnête, un refuge d'altitude dont
les responsables sont des adeptes de très bon niveau de la tartelette
myrtille maison.
Mais revenons à ce dimanche, 8 heures... V.
ouvre les volets... " Zut, il fait gris ! ". Bon, pas grave, le temps
change vite en montagne. Nous préparons donc les affaires, petit déj,
puis direction le fromager du coin pour lui acheter de quoi faire le
casse-croûte du midi. Tant qu'on y est, il est bien connu que seuls les
montagnards sont capables de prévoir le temps chez eux, et à notre
question, il prend un air rassurant et avec son accent inimitable nous
répond : " Vouzinquiétépaaaaaa ça va s'leuvéééééé ! ".
Allez, en
voiture Simone ! Notre petite auto grimpe valeureusement les lacets sur
huit cent mètres, sur une route grasse avec un méchant ravin sur le
coté. Heureusement qu'il est tôt et qu'il n'y a personne, je n'aimerais
pas avoir à manœuvrer ici...
On arrive au départ de la rando.
Nous sommes seuls (ça vous étonne ?). On se change. Je quitte le
bermuda-spartiates-tee shirt pour les chaussures de montagne, pantalon
et polaire. Vu la couleur du ciel, on prend en plus un coupe vent (ça
souffle fort sur la crête) et les ponchos. Et nous voila partis.
Deux
cent mètres plus haut, on entre dans les nuages. La visibilité tombe
progressivement de 200 mètres à 50, puis 20, puis 10, puis 5. On ferme
les coupe vents et on met les capuches car la température dégringole en
flèche. 13, puis 11 puis 7 degrés lorsque la pluie commence à tomber.
Au
milieu de l'ascension, on s'arrête et on décide de manger un morceau
histoire de laisser à la météo le temps de changer. Avec la visibilité
qu'on avait, il était hors de question de s'aventurer sur la crête. On
étale un poncho à terre, le second au-dessus de nos têtes, et on mange
là comme deux malheureux, au milieu du brouillard, dans le froid et
l'humidité.
Une heure plus tard, nous sommes congelés, il pleut
des cordes, la température est tombée à 4 degrés et nous sommes en
train de redescendre. Cette balade où nous pensions voir des paysages
magnifiques a finalement été une balade bonne humeur. Nous avons rigolé
pendant deux heures de nos trombines avec notre équipement de pluie.
S'il
y a une chose que j'adore dans notre couple, c'est l'humour et le
détachement avec lequel nous prenons les choses. Je n'ose imaginer la
tête de certaines de mes ex dans la même situation...
Allez, et
pour vous faire plaisir, surtout à vous mes admiratrices, je vous joins
une magnifique photo de moi habillé en sac poubelle.
Allez, couvrez vous bien, nous sommes au mois d'Août.